Au sud-ouest de la Lozère, à la frontière des Grands Causses et du parc naturel des Cévennes, à mi-chemin entre le causse de Sauveterre et le causse Noir, le causse Méjean, telle une presqu’île calcaire, s’élève au-dessus des gorges du Tarn et des gorges de la Jonte.
Randonner en Lozère
Dans cette région accidentée, on s’enfonce dans les gorges par des chemins vertigineux, on passe sur de vieux ponts de pierres et on grimpe des routes en lacets pour rejoindre ses immensités steppiques à l’herbe rase qui caractérisent les différents causses.

Aujourd’hui, je vous emmène sur une terre aux faux airs de Mongolie : le causse Méjean.
Une terre sacrée où la modernité n’a pas encore pris ses marques. Une terre que l’on visite à pied, pour en ressentir d’autant plus l’intensité et se laisser porter par son message.

Ma randonnée de Caussignac à Meyrueis en Lozère
10h sonne au clocher de l’église de Meyrueis. Nous attendons la navette qui nous amènera directement en haut du causse, à Caussignac notre départ de randonnée. Nous laissons Georges (notre van) se reposer pour la journée.
Le GR 6 ou le GR 60 sur le causse Méjean ?
Le GR 6 fait le tour du Mejean en 2-3 jours de marche. N’ayant que la journée devant nous, nous préférons suivre le GR 60 qui traverse le plateau du Nord au Sud.

« Une terre sacrée où la modernité n’a pas encore pris ses marques. Une terre que l’on visite à pied, pour en ressentir d’autant plus l’intensité et se laisser porter par son message. »

Sur les sentiers de Caussignac à Nivoliers
Le chauffeur nous dépose à Caussignac. Sur le causse, le temps semble s’être arrêté. Oubliant de passer à l’ère moderne. Des hameaux aux habitations de pierres, aux toits de lauzes ponctuent le paysage qui alterne entre forêts ordonnées et steppes arides à l’herbe jaunie.
Les causses de Lozère, au même titre que les hautes prairies de l’Aubrac ou du Larzac, diffusent cette magie des grands espaces, de terres oubliées.
En marchant à l’unisson sur ses sentiers du bout du monde, je redécouvre le lien oublié qui m’unit à la nature.
Le soleil tape au-dessus de nos têtes, asséchant toujours un peu plus ma salive qui se raréfie. Des branches de chardon égratignent mes molets déjà salis par la poussière qui s’éparpille à chacun de mes pas.
Il y a quelque chose de puissant dans cet environnement hostile et sublime. Une force naturelle qui nous pousse à continuer et à nous surpasser. À Nivoliers, nous bifurquons sur notre droite pour rejoindre la variante GR P à partir de Hures. Villaret est en ligne de mire.



Les chevaux de Przewalski sur le causse Méjean
Un groupe de jeunes chevaux de couleur beige, à la crinière dressée, se coursent entre les reliefs dénudés. Nous pénétrons sur les terres des chevaux de Przewalski.
Depuis 1993, l’association Takh (en savoir plus) travaille à la sauvegarde de cette race singulière. Les chevaux sont élevés en semi-liberté sur ses plateaux pelés du Mejean, avant d’être réintroduits dans les plateaux de Mongolie, leur terre d’origine.
Il est vrai que l’on retrouve un petit air de Mongolie sur le causse Méjean : une steppe aride à plus de 1000 m d’altitude.


Et si je m’installais là ?
Je m’imagine déjà poser mes valises dans l’un de ces corps de ferme rénové. À l’abri du monde, au contact de la nature sauvage, des animaux et des éléments. Un antre de ressourcement et de contemplation.
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L’agitation de la ville, l’animation artistique et culturelle, les rencontres, finiraient-elles par me manquer ? La beauté du paysage par me laisser ?
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À Drigas, nous croisons un nouveau menhir. Les causses sont parsemés de nombreux vestiges datant du néolithique et nous rappellent qu’il y a bien longtemps les hommes foulaient déjà ces hauts plateaux.



Le dernier berger du causse Méjean
Avant de redescendre sur Meyrueis, nous croisons un troupeau de moutons, gardés par leur berger. S’agirait-il de Christian Avesque, le dernier berger du causse Méjean ? Peut-être.
Il garde tranquillement son troupeau et le guide au gré de pâturages. À sa manière, il nous rappelle que le monde moderne n’est pas tout. Qu’il est peut-être trop impatient et trop pressé de tout posséder. Ici, on se laisse tenter à vivre au rythme des saisons. Ici, on savoure le goût de la simplicité, sans même se rendre compte qu’elle sera peut-être bientôt notre meilleur choix à tous.

INFOS PRATIQUES
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Pour en savoir plus sur les autres randonnées de Lozère, randonnées à cheval, avec un âne ou pour faire le tour du mont Lozère, consultez l’office du tourisme de Lozère.
Pour d’autres randos à faire sur le causse Méjean consultez Visorando.